• Redécouvrir Joseph Peyré

    Redécouvrir Joseph Peyré

    Joseph Peyré, fils d’instituteurs, nait à Aydie, petit village des Pyrénées Atlantiques, dans le Vic-Bilh, proche du madiranais, en 1892.
    De brillantes études le voient à Henri IV à Paris, élève du philosophe Alain qui lui prédit une carrière littéraire

     

     

     

     

    Après un cursus en philosophie et un doctorat en droit, il travaille quelques années à la préfecture à Limoges avant de se tourner vers le journalisme qui lui fera rencontrer et devenir l’ami de Joseph Kessel. En tant que correspondant de presse,  il fera de nombreux séjours en Espagne, qui lui servira de cadre pour de nombreux romans, dont  Sang et lumière ( histoire d’un toréro sur le déclin)  qui lui vaudra en 1935 le prix Goncourt Il a écrit en tout une quarantaine de livres qui ont pour cadre son Béarn natal, l’Espagne, sa deuxième patrie, la montagne (Matterhorn 1931) et….le Sahara où il n’a jamais mis les pieds, et pourtant les autochtones ont été surpris par ses descriptions, la précision des itinéraires….Son frère , médecin méhariste, lui a appris le pays. Les cartes géographiques ont fait le reste.

     

    Mais pourquoi l’a-t-on cantonné à la seule dimension d’un écrivain régionaliste?

    D’abord l’homme ne fréquentait pas le cénacle littéraire parisien.Il n’était pas dans le paraître. On dirait aujourd’hui qu’il ne savait pas se vendre.

    Puis il a été estampillé par les médias locaux comme l’écrivain béarnais.C’est vrai que beaucoup de boomers béarnais connaissent le Pré aux ours, lu quand ils étaient enfants ou bien De mon Béarn à la mer basque.

     

    Cependant, ses livres très intéressants sont ceux où il livre à travers ses héros une humanité et un questionnement quant à la finalité de la vie.

     

    J’en veux pour exemple un livre publié en 1959, le Pont des Sorts: un homme, fils de commercants bourgeois de Saint Jean de Luz rentre de la première guerre mondiale complètement meurtri par la mort d’un de ses amis et par sa maladie pulmonaire suite au gaz ypérite.Il ne reconnait plus sa France au retour, rejette son milieu et s’installe à Madrid où il trouvera le réconfort autour d’une tertulia d'amis de tous horizons jusqu’à ce que la guerre civile éclate en 1936  et le sépare de ses amis.Il va revenir à Saint Jean de Luz d’où il s’occupera des réfugiés espagnols arrivant à Hendaye par le Pont des Sorts. En même temps que l’amour, il va redécouvrir la solidarité et renouer une deuxième fois avec son pays. A la fin de la guerre, il est arrêté et envoyé en camp ce qui lui fait dire: “je sais maintenant jusqu’à son tréfonds la pitié que mérite les hommes., victimes des mots, des slogans et des catéchismes, amassés en de vains  bûchers d’où ne sortent jamais que cendres.” 

     

    Guadalquivir ; l'action se passe à Séville où les filles des familles bourgeoises sont étroitement surveillées, l'archevêque veille, sauf pour les processions de la Semaine Sainte... et dans le delta du fleuve au paysage âpre, à la nature sauvage, domaine des vaqueros et des taureaux élevés pour combattre. Entre les deux, une histoire d'amour ...

    L'homme de choc: octobre 1934: bataille perdue (pour les rebelles) d'Oviedo entre les forces révolutionnaires syndicales et la garde civile. Réflexion sur la notion de héros.

     

    Sous les remparts de Cadix: un cadet de Gascogne, soldat de Napoléon, découvre l'Espagne et l'amitié, alors que Joseph, frère de Napoléon, a été placé sur le trône d'Espagne.

     

    Le Plan du soleil: années soixante, en bas Saint Tropez et ses touristes, sa vie facile....et, plus haut, une bastide sur le Plan du soleil, paysage et gens arides... Histoire d'amour entre le bas et le haut..le drame n'est pas loin.

     

    Matterhorn: une ode au Cervin, à la solitude, au deuil..

     

    Joseph Peyré est mort à Cannes en décembre 1968.

     

     

     https://journals.openedition.org/hispanismes/15560

    https://cultura.cervantes.es/burdeos/fr/Joseph-Peyr%C3%A9--1892-1968--en-el-coraz%C3%B3n-de-Espa%C3%B1a.-Escribiendo-un-mundo/121506

    « Tradition basque: Olentzero Complètement timbré... »
    Delicious Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :