C'est à Vallorbe que se tiendra, pour le week-end de Pâques, le 10ème Festival des Couteliers , au Musée du Fer et du  Chemin de Fer. Pour l'occasion, deux invités d'honneur, deux français, Denis Bourdon et Thierry Raynal, qui procèderont à une oxydo-réduction.

Thierry Raynal est un français du sud-ouest puisqu'il est né et habite à Nègrepelisse, près de Montauban, dans le Quercy. Il s'adonne à la coutellerie depuis une dizaine d'années. Les pièces qu'il forge sont uniques et le résultat de savoir-faire ancestraux. En effet, Thierry s'est documenté sur les procédés de fabrication de l'acier par les Celtes d'abord puis les Mérovingiens, entre autres celui des torsades et du feuilletage (ou damas) utilisé pour les épées.

Il travaille soit à partir de barres de fer qu'il achète puis qu'il forge ensuite, soit en fabriquant lui-même son matériau de départ. Pour cela, il a construit trois fours en adobe (près de huit cents briques ont été nécessaires), percés d'une cheminée centrale et d'une arrivée d'air pour activer le feu. Une lunette est fixée sur le tuyau d'arrivée d'air qui permet de voir ce qu'il se passe à l'intérieur du four. On intercale ensuite charbon de bois et minerai, le charbon de bois apportant le carbone nécessaire. De celui-ci dépend la dureté de l'acier. Il ne faut pas non plus qu'il soit trop important, sinon c'est de la fonte et ce n'est plus forgeable. Au fur et à mesure de la combustion, on évacue du four le laitier, c'est-à-dire les 20% de la roche (réduite en poussière avant la combustion) qui ne sont pas du fer et on remet à niveau par le haut en minerai et en charbon de bois. Au bout de 3 heures, on retire une masse de fer qui va passer à la forge. Ici comme précédemment entrent en jeu les savoir-faire de l'artisan: il va devoir travailler plus ou moins près de la buse d'arrivée d'air  et utiliser du borax et de la prêle pour enrober le lopin pour couper l'oxygène et donc empêcher l'oxydation. Puis viendront l'allongement et le feuilletage qui consiste à plier en huit couches l'acier ce qui donnera les élégantes courbes sinueuses des lames des couteaux et qui contribueront à leur solidité et à leur souplesse.

Les manches sont en bois, locaux ou exotiques, en os, en corne et en pied de cerf, en ivoire de phacochère, en carbone synthétique, parfois il y a même de l'argent.

Thierry Raynal ne se limite pas seulement aux couteaux mais réalise de nombreux outils sur commande: ciseau à bois, hache, couteau à parmesan, tire bouchon pour droitier et gaucher, roulette à pizza...Coutelier, mais aussi forgeron et taillandier.

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